bae daisy ☾ l'enfant venin

détresse, s.o.s ; six ans. jeune enfant aux cheveux noirs et ondulés, tu te pavanes dans ce manoir à la recherche de ta poupée nommée diana. à l'image de cette princesse dont la beauté t'as sensibilisé, tu affectionnes cette poupée plus que n'importe qui d'autre, ou presque. marchant dans un long couloir dont la lumière est partiellement stoppée par des épais rideaux, tu te diriges en silence dans la chambre de ta moitié. tu pousses la porte de ces lieux et remarques la présence de jouets, abandonnés sur le sol de la pièce. puis tu la vois, au bord de cette fenêtre. tu souris et t'approches d'elle pour la serrer dans tes bras, cependant, des morceaux de verres t'interpellent. « aiden ?.. » tu te penches et observes au travers de la fenêtre. tu ne veux pas regarder en bas. tu as peur. non pas de la hauteur, mais de ce que tu découvriras si tu baisses les yeux. alors malgré ça, tu t'exécutes. tu baisses les yeux et observes le sol au delà de ton deuxième étage. « aiden.. » son corps est sous tes yeux. tu as mal, terriblement mal. le sang entoure sa tête. tu comprends alors à ce moment là que ta moitié n'est plus. tu comprends qu'au delà de tes six ans, ton frère jumeau n'est plus à tes cotés et qu'il ne le sera plus jamais.

mirage, adage ; onze ans. cela fait un peu plus de cinq ans que ces machines aident ton frère à respirer. chaque visite à l’hôpital n'est que supplice. les tuyaux, le bip incessant des machines, du respirateur. tout ça n'est qu'un supplice. il souffre. tu le sens, tu le sais. c'est comme ça. c'est ce que les autres ne peuvent comprendre. ce lien qui lie deux jumeaux, personne ne peut comprendre. tu es donc là, assise au bord de ce lit à regarder ce qu'il reste de ton frère. à la naissance, il a été nommé comme étant le grand, le protecteur, ton aîné. le voir ainsi te fait du mal. ça te détruit. ton âme d'enfant n'est plus. tes parents ont espoirs, mais toi, tu sais très bien ce qu'il en est alors tu t'allonges à ses cotés, déposant ta tête sur ton épaule et tu pleures, silencieusement. « je sais que tu veux partir. » tu le sais parce que c'est ce que tu aurais voulu, tout comme c'est ce qu'il aurait voulu. vos cerveaux fonctionnaient de la même manière. chacun savait ce que l'autre pensait, c'était une évidence. tu restais donc là, à ses cotés, répétant sans cesse cette phrase au creux de son oreille. tu n'as pas espoir qu'il se réveille parce que, contrairement à tes paternels, tu es lucide. une partie de ton âme c'est évaporée au moment où la vie de ton aîné s'en est allée.

voleuse, nébuleuse ; dix huit ans. ta mère est morte il y a quelques mois. un simple accident d'hélicoptère, mais en réalité, nous savons tous et toutes que cela vient du fait qu'elle cherchait un peu trop là où il ne le fallait pas. ton père a reprit ses excursions. il a dit vouloir faire des fouilles dans un temple isolée, loin de la vie animé en Thaïlande, ou quelque part par là bas. tu n'as pas trop cherché à comprendre. tu ères seule, dans le manoir, à potasser tes cours, alternant parfois avec la construction de tes petits robots. des prototypes. « un de plus ! » tu balances ton tourne vis au fin fond de ton établis et regarde l'heure. tu cris le nom de ton chauffeur à travers la maison, descendant les escaliers à toute vitesse avant de rejoindre l'extérieur du manoir. tu grimpes à l'arrière de la voiture et te laisse guider. aujourd'hui encore, tu vas rendre visite à aiden. aujourd'hui encore, tu vas apporter cette dose d'espoir imaginaire à ce garçon qui ne fait que grandir dans cet hôpital, et non auprès de toi. le décès de ta mère ne t'as guère affecté. depuis l'accident d'aiden, tu possèdes cette difficulté à ressentir une quelconque émotion. c'est psychologique d'après ton médecin. une sorte de carapace très bien forgée. tu arrives donc dans ces lieux que tu connais désormais comme ta poche et te diriges dans la chambre de ton aîné. tu pousses la porte, pressée de voir ce dernier avant de finalement constater qu'il n'est plus dans son lit. « ils lui font actuellement des analyses, ainsi que des radios, il ne devrait pas tarder à revenir. » l’infirmière sourit. tu ne comprends pas. tu ne veux pas chercher à comprendre, ça a toujours été compliqué, alors tu attends devant sa chambre, le retour des médecins. minutes, après minutes. ils arrivent enfin et te voilà à sourire à ton aîné avant de recevoir à ton tour un sourire de sa part. « je croyais que tu visitais la zone men in black ! c'était vachement long aujourd'hui. » ton frère était ta seule raison de vivre. il était ta seule motivation. son réveil a été brutal et inquiétant, mais après avoir passé dix ans dans le coma, ce dernier avait finit par se réveiller dans un état plutôt confiant.

tourment, blessant ; vingt et un ans. tu pourrais travailler dans ces compagnies de jeux vidéos pour créer, dessiner et autre, mais au lieu de ça, cela fait deux ans que tu restes collé à ton frère, comme lui reste collé à toi. soirée, sorties, jeux, inventions. tout est fait avec vos mains, vos cerveaux. c'est fusionnel. peut être même trop. autant l'un que l'autre, vous avez entendu parler de ces clans qui se battent plus ou moins en eux au seins de la ville. chacun a un avis bien précis sur la chose, mais personne n'en parle. personne n'en parle car tu as un avis bien différent du siens. inconsciemment, l'aîné devient le cadet. inconsciemment, tu te charges de lui comme ayant le dessus sur lui. ces derniers temps, l’ambiance est électrique. il te cache des choses. c'est une certitude. tu n'aimes pas ça. les jours, les semaines passent. rien ne change. c'est tendu. une dispute éclate lors d'un repas. aiden prend la fuite et t'abandonne dans ce manoir. tu soupires, fatiguée par son comportement, mais après une heure à tourner en rond dans cette bâtisse, tu abandonnes ta fierté pour partir à sa recherche. tu sais ô combien il est encore fragile, tu as donc peur pour lui.tu t'inquiètes. la route est longue, très longue. trop longue. après avoir tournée dans la ville durant une nuit entière, tu portes son signalement pour ainsi lancer des recherches avec les forces de l'ordre. après mainte et mainte recherche, on t'annonce sèchement le décès de ce dernier. le corps ayant été retrouvé au bord d'une route de campagne, tuméfié et poignardé à plusieurs reprises. ton cœur se serre. ton âme se brise. ta vie n'est plus une vie. elle n'est qu'un cauchemar dans lequel tu restes bloquée. une enquête est ouverte, mais rien y fait, même ça ne te soulage pas un minimum. rien ne pourra remplacer celui que tu as aimé à en perdre la raison.

renaissance, décadence ; vingt trois ans. tu ères dans les rues. il y a quelques mois, tu as rejoins les nights. pourquoi ? toi même tu ne sais pas. tu es perdue. depuis le décès de ton frère, tu es perdu entre ce monde et l'autre. aucune émotion, expression. rien. pas même un signe de compassion face à la douleur des gens. les autres. est-ce qu'ils en ont eus eux, de la compassion ? surement pas. après enquête de la police, il c'est avéré que l'assassinat de ton frère venait d'un des membres de son groupe. trahison des day trotters. depuis cette révélation, tu voues une haine sans fin à ce groupe d’individus. certains sont innocent, c'est évident, mais pour toi, ils sont tous coupable. l'anarchie des night est ton seul exutoire. ton métier de vendeuse n'a rien d'excitant, alors tu attends la nuit pour foutre le bordel, crier et plonger cette ville dans un certain chaos qui reflète la rage que tu éprouves. aiden t'avais offert la vie et son assassin t'as offert l'enfer, la mort. tu es un ange déchue. un cobra dont le venin ne cesse de faire des victimes. tu ères. tu ne vis plus, tu ères tel un esprit restant bloqué dans ce monde à la recherche d'une nouvelle quête. tu ères. tu t'empoisonnes. tu te détruis.