KIM SEUNG HWAN ☾ your sighs on my skin.

L’air frais glissant sur ta peau te fit frissonner, un faible cri de terreur s’évadant de tes minces lippes, et ton corps s’agitant faiblement dans les drapés blanchâtres dans lesquels on venait de te mettre. Doucement, une sensation de chaleur entoura ton être, et les bras protecteurs de ta mère calmèrent ton mal. Ce fut dans cette sensation de soulagement, que tes yeux se firent si lourds qu’ils se fermèrent presque instantanément, t’emportant dans les abîmes du sommeil.

Mais à ton réveil, ton corps semblait seul dans le froid, et tu te mis à hurler à pleins poumons cherchant à alerter ce fait. Tes yeux encore clos, tu étais soulevé des bras de ta mère, afin d’être bercé soigneusement par une infirmière présente. Tu ne comprenais alors pas grand-chose de la situation, mais apaisait pas cette femme, tu finissais par te calmer lentement sans te rendre compte que tu venais de perdre un être des plus précieux à ton existence.

Et ton père, un riche homme, ne semblait même pas remarquer ta venue en ce bas monde, n’accordant pas une seconde à ton être, abandonné dans les bras d’une nourrisse gracieusement payé pour te couver d’un amour irréel. Pourtant, tu ne te souciais pas de ton sort, recherchant seulement une chaleur réconfortante pour ton corps encore faible.

Et peut-être, regrettes-tu d’avoir grandis, prenant alors conscience de ton environnement. Ton état de nourrisson te satisfaisait entièrement, car à l’époque, tu ne pouvais comprendre le sens qu’avaient les actions des adultes. Mais, ton âge évoluant ton esprit captait finalement des choses, que tu ne désirais peut-être pas savoir. Et dès le départ, ton éducation se fit par une discipline de fer, ton avenir se devait d’être celui d’un grand homme.

Tes maîtres voyaient en toi un destin de gagnant, tu avais d’énormes capacités pour comprendre, et la droiture de ton enseignement se fit d’une main sévère. Tu te devais de respecter des règles maintenant absurdes, ou d’agir à la convenance de tes aînés et non pas de tes envies. Tu étais comme le patin de leurs envies, aucuns choix ne t’étaient offerts et ta seule satisfaction était d’avec un peu de chance, rendre ton père fier de tes actes.

Mais, rien ne changea réellement, avant que tu ne prennes réellement conscience de l’ironie de ta condition. Soudainement, tu paraissais comprendre que tout cela était bien con, et ne servait pas à grand-chose. Tu étais encore jeune, peut-être même insouciant, mais la dictature de discipline dans laquelle tu te développais, n’était guère un environnement adéquate à ton envie de vie. C’est vers tes seize ans, que tu avais fait un choix précieux dans ton existence. Celle de prendre ton indépendance et d’être le seul maître de tes choix.

C’est durant la nuit, alors que tous dormaient encore, que tu avais pris le chemin vers une vie nouvelle. Tu avais alors un peu d’argent, emprunté avec amour à ton paternel, et quelques vivres avant de trouver quelque chose pour subvenir à tes besoins naturels. On pourrait dire que tu as vécu seul, et à l’aide de ton argent tu réussis bien vite à partir de Séoul afin de t’éloigner de ta famille. En effet, ton géniteur t’enterrait peut-être de te retrouver, surtout avec ce que tu venais de lui voler.

Et tu passais d’enfant de bonne famille à un gamin traversant les rues mal famées. Pourtant, tu avais tenté d’avoir une vie plutôt stable, mais ton jeune âge te fermait la porte au monde du commerce, alors tu avais erré avant d’être enchaîné à un destin nouveau. La violence s’empara de ton être, et tu te découvrais un sadisme particulier. Le deal et le vol furent tes premiers crimes, et ce n’est que bien plus tard que tu commençais à travailler de façon honnête afin d’arrondir un peu les fins de mois.

Et tu avais intégré un gang, à l’époque tu étais jeune et la violence te rongeait lentement. Peut-être ton passé aida à ce que tu te calmes un peu, tes nerfs se calmant finalement, te transformant en une tempête calme. Et puis, tu étais finalement un des plus vieux membres du gang, dans une apparence calme et charismatique dû à ton âge et à ton contrôle de toi-même. Tu savais t’imposer, te montrer fort, alors tu prenais de gang très à cœur.

Tu n’avais pourtant plus rien, d’un grand homme, et d’un sourire tu te disais que les adultes de ton passé avaient fait une erreur sur ton avenir.