Blue Nolan ☾ I'm too good to you.

Toi qui pensais que ça arrivait qu’aux autres. En réalité t’es comme tout le monde Nolan. Tu t’dis intelligent et imperturbable, mais tu l’avais pas vu venir ça. Et c’est passé si vite que t’as même pas eu le temps capté que le mal était fait. Que la femme de ta vie était morte sous tes yeux. Au final t’as tout rejeté en bloc et maintenant tu te souviens plus de rien. Tu sais plus ce qui s’est passé ce jour-là. Morte par balle ? C’est ce que les spécialistes pensent. Y’a pas eu plus d’enquête que ça. Mais tu veux rien entendre de toute façon. T’arrive pas à accepter sa mort, même maintenant. C’est triste nan ? Tu fais pitié un peu. Mais tu t’es toujours foutu de ce que pouvait penser les autres. Chaque année, ce jour précis tu t’effondres sans te souvenir de quoi que ce soit. Tu vas devant sa tombe comme si c’était la première fois et tu chiales jusqu'à ce que la douleur s'en aille. T'es un gosse Nolan.
Tu fais pitié Nolan. Grandit Nolan. T’es un homme maintenant Nolan. Putain Nolan.

Apparemment ce serait une histoire de gang qui a mal tournée. Tu voulais rien entendre, mais c’est le truc que t’as retenu. Et putain que tu les hais. L’un ou l’autre tu veux pas en entendre parler. C’était toi les premières années. Après t’es devenu blasé, ta haine servait à rien, tu ne savais pas où la mettre alors t’as choisis de plus rien ressentir. A quoi ça sert ? Ça te pourri la vie et celui qu’à fait ça tu sauras jamais qui c'est. Faire des recherches et le buter ? T’es pas con, tu vois déjà les emmerdes arrivées. T’es prêt à passer l’éponge sur l’incident et mener une petite vie tranquille. Après tout ça arrive souvent ce genre de chose, peut-être pas tué par un gang, mais par une voiture ou par le père. Tu te dis que y’en a c’est pire, y’en a ils ont plus rien.

Toi t’as encore ton père et de l’argent à plus savoir quoi en faire. Tiens, en parlant de ton Padre, il est aussi pathétique que tu l’es. Il sait pas comment gérer les choses avec toi alors il choisit la facilité, il t’achète tout ce que tu veux, tes moindres désirs. Il a abandonné lui aussi. Te voir comme ça le rend mal, tu le sais. Le fait que ton cerveau ait effacé ce moment traumatisant ça appuie sur le fait que t’es mal et qu’il a rien fait pour vous protéger, que toi t’as rien fait pour empêcher ça, assistant sans bouger à cette scène macabre effacée de ta mémoire par la suite. T’as pas envie de retrouvé la mémoire, t’as pas envie de te souvenir de ça, tu fais l’autruche encore une fois. T’es trop lâche pour ça. De ce côté-là tu ressembles bien à ton père.

Ton père qui voit une femme. Elle est bonne celle-là. Sérieux quand il te l’a annoncé t’étais mort. Tu comprenais pas. C’était pas la femme de sa vie ? Les vœux échangés le jour du mariage c’était des conneries ? Ok chacun ses besoins, mais de là à sortir carrément avec quelqu’un. Ce jour-là t’as pas pété un câble puisqu’elle était à l’entrée, attendant patiemment de rentrer pour se présenter. Même maintenant tu comprends pas et t’approuves pas son choix. Et ton père sait très bien que tu seras contre un quelconque mariage. Faut pas abuser non plus. Parfois tu te demandes ce que doit ressentir ta mère, à voir son mari dire je t’aime à quelqu’un d’autre. Tu sais bien qu’au fond elle veut le bonheur de tous, c’était pas quelqu’un de méchant, tu t’en souviens. Toi-même t’as pas été assez méchant pour repousser la mère de ton demi-frère. Tu les a acceptés froidement au début, puis avec le temps tu t’habituais à les voir à la maison. T’as pas le choix après tout, mais faut avouer qu’elle est pas méchante et ton nouveau « frère » non plus. Tu t'entends même bien avec même si depuis quelques temps tu sais pas trop quoi penser de sa face cachée. Mais bon tu fais l'autruche et tout va bien. Tu veux pas que des mauvais souvenirs viennent te hanter la nuit à cause de ça.

Tu te contentes juste de vivre ta vie. Après tout t’es plutôt populaire à ta fac. On te connait pour tes remarques que tu gardes jamais pour toi, les gens t’aiment ou te détestent tu t’en fous, t’as tes potes avec toi et c’est l’important.