be the light

be the light
jeong min su
tenue

Le maître de conférence termine avec patience et passion, alors que tu fermes ta surface, rabattant le clavier sur l'écran. Il ne te restait plus qu'une heure avant la libération : tu ne travaillais pas ce soir, ce qui te permettrais sûrement de réviser un peu mieux. Parce que tu te voyais déjà, allongé sur ton lit, avec un livre entre les mains... Ah, le rêve. Ton chapeau sur t'es cheveux, tu quittes ta salle. Toi, ce petit ange aux lunettes sur le nez, qui ne prend même plus la peine de cacher ta peau beaucoup trop colorée.
T'es pas se dessinent aux côtés de deux de t'es amis. Tu les écoutes, sans prendre la peine d'ouvrir la bouche, parce que cela ne serait pas utile, jusqu'à ce que quelques mots te soient destinés. Hé, Tael, c'est pas ton ex en face ? Elle l'a murmuré, légèrement, afin que toi seul puisse comprendre, entendre cette infamie. Séparation douloureuse et difficile bien que tu n'ai rien fait pour le retenir. Peut-être parce que tu savais déjà que cela aurait été inutile. Des efforts économisés, alors ; tu hoches simplement la tête. Peut-être parce que tu l'aimes toujours, au moins un peu.
Vous, les deux binoclards. Qui se ressemble s'assemble. Non. Les opposés s'attirent. Non. Toi tu crois pas à ce genre de conn'ries, et ça t'énerve un peu, parfois. Mais l'ignorance d'autrui, tu ne peux pas les blâmer pour cela. Se serait te mettre à leur niveau, car qui es-tu pour prétendre juger. Seulement, lui... T'arrives pas à passer l'éponge.
Ta main droite dans ta poches, l'autre tenant l'utilitaire avec lequel tu prenais t'es connaissances, tu te rapproches toujours plus de sa personne - à chaque pas. Tu ne le regardes pas pourtant, tu l'ignores, parce que c'est ce que tu fais de mieux dans ce genre de circonstances. Mais une fois que tu passes à ses côtés... Tu as là, son parfum ; sa présence et sa prestance, te pesant sur les épaules. Mais tu l'as oublié ou au moins, tu fais en sorte, de l'oublier, de passer à autre chose. Peut-être un jour vous serez capables de vous reparler, mais toi... T'as peur. C'est pas compliqué. Parce que quand tu le revois, tu te revois, toi, dans ses bras. Tu le revois, au dessus de toi. Tu sens de nouveau, ses lèvres contre les tiennes alors qu'il est loin. Bien trop loin.
Tu soupires pour toi-même, souriant simplement à ton compagnon qui continuait de te parler depuis tout à l'heure. Rictus poli, mais tu sais même pas de quoi il s'agit, de quoi il parle, et pourquoi. 
Le comble, la petite mort ; l'incertitude. Tu entends ton prénom à travers le couloir. Non loin de toi, dans ton dos. La peur tiraille t'es membres, parce que cette voix... Ce son a été le tiens. Tu sais que c'est lui. Et tu es le seul des trois à ne pas t'être retourné alors que tu es le seul concerné. Tu regardes cependant t'es amis, leur faisant comprendre qu'ils pouvaient partir, te laisser malgré l'appréhension dans ton regard, que tu caches petit à petit ; faisant finalement face à ton démon.