petite haine du soir, espoir + wang

Ah, douceur de la nicotine qui ruine ta santé et tes si jolis poumons.
Douceur de cette cigarette que tu viens d'écraser sous ton pied fatigué.
Douceur de cette journée enfin terminée, t'en peux plus.
Malheur de ce frère idiot et inutile qui continue de ne pas sortir de son foutu travail.
Ta journée, tu l'as passé là, à attendre, sagement, comme le chien de garde qu'on t'a demandé d'être, que ton frère sorte. Enfin, ton frère - bien grand mot. Il ne partageait pas tous tes gènes, donc tu préférais l'appeler "le boulet". Pas affectueusement, non. Boulet. Parce qu'il t'empêchait d'avancer. Parce que tu devais toujours être collé à son cul. Et ça t'saoulait, bordel de merde.
Enfin, il sort, et toi, tu soupires de satisfaction.
Sauf que la fatigue t'a fatigué, et tu le voyais avec un mec.
Tu sais pas qui c'était, mais il venait d'l'embrasser. Sur la bouche. Comme tu fais avec les filles.
Et t'aimais pas, parce que t'avais déjà des doutes sur son orientation, mais ce minable était réellement..
Homosexuel.
Grognement bestial, tu sors de ta cachette pour la première fois de ta vie, quand l'autre gars s'en va.
Et tu fonces sur lui, furie, fusée, énervé, agacé, dépassé. Tu lui attrapes son col, de tes deux mains, et tu l'approches de toi, fort, puisant, plus que lui, en tout cas. Grognant, tu dis, entre tes dents. t'en as pas marre de me foutre la honte, sous-merde ?